« Je ne vois pas ce qu’il manque »
vendredi 28 septembre 2007 - 15 h 29 - Laurent BRUN
PANORAMICAprès un bon début de saison, Jean-Louis Triaud dresse un premier bilan. Satisfait de l’entraîneur, du recrutement et des résultats, le président évoque également le cas Francia et les réformes Platini. Jean-Louis Triaud, après plus d’un mois et demi de compétition, quel premier bilan pouvez-vous tirer ?Pour l’instant, la chose a l’air de ne pas trop mal fonctionner… L’entraîneur et son adjoint se sont bien intégrés et ceux qui étaient déjà en place dans le staff technique ont rapidement adhéré, ce qui a permis que la symbiose se réalise. Laurent Blanc a vite trouvé ses marques dans son groupe et au sein du club. D’un point de vue sportif, cela a été la même chose avec les recrues. Il semble régner dans ce groupe une bonne ambiance et de la bonne humeur. Le mode de fonctionnement de Laurent paraît être bien accepté par tout le monde. Et c’est d’autant plus facile que les résultats sont plutôt satisfaisants...
Jean-Louis Triaud est-il pour l’heure un président comblé ?Pour l’instant, oui ! Le seul petit regret que j’aie eu, ce sont les deux points que nous avons laissés partir face à
Lorient à domicile pour beaucoup à cause d’erreurs d’arbitrage… Mais en dépit de cela, il faut reconnaître aussi qu’à la 89eme minute, nous n’avons pas su garder le score. Mais c’est peut-être arrivé trop tôt dans la saison, les bases et la solidarité étaient encore en fondation. Ceci étant, on aimerait bénéficier jusqu’à la fin de la saison de la moyenne de deux points par match qui est la nôtre actuellement.
Manque-t-il encore quelque chose à ce Bordeaux-là pour être plus performant ?Vu notre ratio, je ne vois pas ce qu’il peut manquer… Disons que le groupe me semble bien équilibré et l’équipe conforme à ce que l’on en attendait. Après, on peut toujours dire que l’on espère
Ronaldinho ou un autre mais ce n’est pas réaliste.
Concernant le cas Francia, quelle est la position actuelle du club ?Nous avons du mal à avoir des nouvelles de ce garçon qui ne prend pas la peine de nous appeler ou qui se cache… Je ne sais pas ce qu’il souhaite. C’est assez surprenant. Nous n’allons pas non plus lui courir après mais il a un contrat dont les effets seront suspendus. Ce contrat existe toujours donc s’il a des vœux, il faudra qu’il vienne les exprimer et s’expliquer clairement.
Est-il toujours en Argentine ?Oui… Enfin, j’imagine. Je sais qu’il a essayé de prendre contact avec Michel Pavon mais à des horaires tardifs. Pourtant, il devrait savoir qu’il y a des heures de décalage avec la
France.
Dans un autre registre, Edixon Perea, qui n’avait toujours pas joué avant Metz et que l’on annonçait partant il y a peu pour Sochaux, est lui aussi toujours bordelais…Oui, Sochaux s’intéressait à lui, ce qui convenait parfaitement tant pour lui que pour nous. Mais cela ne s’est pas fait.
Pour quelles raisons cela ne s’est-il pas concrétisé ?Les Sochaliens ont changé d’avis car ils ont trouvé que le joueur ne manifestait peut-être pas suffisamment d’intérêt et de rapidité dans la réponse…
« Nous sommes absolument contre la réforme de Michel Platini »Avez-vous eu une discussion avec lui quant à sa situation ?Non, non… Vous savez, il y a de la concurrence et soit il accepte la règle, soit il y a d’autres choix. Mais peut-être qu’un jour il jouera, je n’en sais rien. A partir du moment où Laurent Blanc est ouvert en terme de concurrence, s’il démontre des choses à l’entraînement qui lui permettent de s’imposer ou si des circonstances occasionnent blessures, suspensions, fatigue ou répétition des matchs, peut-être qu’il pourra jouer.
Il n’y a donc pas de problèmes particuliers le concernant…Non, cela relève de choix sportifs à un poste pour lequel nous sommes bien pourvus et où ceux qui jouent actuellement ne déméritent pas.
Justement, Laurent Blanc a profité de la Coupe de l’UEFA pour faire tourner son effectif. Que vous a inspiré la rencontre disputée à Tampere ?J’ai vu ce match à la télé… C’est bien, nous avons gagné à l’extérieur mais c’était crispant. Ce genre d’équipes joue surtout, au départ, pour ne pas perdre. Par conséquent, elles ne prennent pas trop de risques. Du coup, quand elles marquent un but en début de match, cela devient compliqué. Ce ne sont pas des matches très intéressants à voir, ni à jouer, car ils sont très fermés. Alors, heureusement que nous avons marqué deux buts dans les dernières minutes. Eux nous en mettent un premier qui nous a surpris puis un deuxième qui… Je pense qu’il vaut mieux qu’ils s’achètent la cassette du match parce que je ne crois pas qu’ils en inscriront beaucoup d’autres comme celui-là à l’avenir.
En matière de Coupes d’Europe, que pensez-vous du reformatage éventuel de la Ligue des Champions récemment proposé par Michel Platini ?Nous, les présidents de club avons donné notre avis sur la question et le mien rejoint celui de mes partenaires de la Ligue 1. Nous sommes absolument contre la réforme de Michel Platini. Disons que Tampere n’a pas beaucoup de chances, ni de place dans la compétition. Celle-ci ne se justifie pas car il y a trop d’écart. Si c’est pour aller disputer des matchs contre des équipes compactes qui bétonnent pour ne pas prendre trop de buts, je préfère voir une équipe italienne, anglaise, espagnole ou allemande qui joue un autre
football.
N’a-t-il pas proposé cela dans le but de mener une réflexion et de trouver un compromis avec le groupement des plus grands clubs européens ?
C’est à lui qu’il faut poser la question. On prétend, et ce n’est pas moi qui le dis, que c’était pour donner satisfaction à ses électeurs. On nous fait croire que si ces équipes, clubs ou sélections nationales ne sont pas protégés, on risque d’assister à un désintérêt du football dans ces régions. Je crois que c’est un argument qui est complètement faux car le football est le seul sport que l’on peut pratiquer avec n’importe quoi et dans n’importe quelles conditions. Mais cela m’est carrément égal si demain San Marin, les Iles Féroé ou Andorre disparaissent des compétitions européennes. Voir un match qualificatif de l’équipe de France contre les Iles Féroé pour l’Euro 2008 me paraît farfelu ! Et ce n’est pas parce que les Andorrans ne participent pas à cette compétition que les gens ne s’amuseront pas à jouer au football pour autant ! Parce que s’ils ne jouent que pour une qualification en championnat d’Europe des Nations ou en Coupe du Monde, il vaut mieux qu’ils s’arrêtent car ils n’y parviendront jamais. Donc je pense que ce n’est pas la peine de perdre du temps avec des matchs comme ceux-là et ce n’est pas leur faire injure que de dire qu’ils n’ont pas leur place dans ces compétitions-là. Cela ne les empêchera pas de jouer au football quand même.
Pour en revenir aux Girondins, comment envisagez-vous la venue de Lyon au stade Chaban-Delmas dans un peu plus d’une semaine ?Pour moi, c’est un match comme un autre, une rencontre qui vaut trois points. Face à eux, on n’en prend pas six mais trois points comme lors d’un match ordinaire. La seule chose qui est intéressante, c’est de gagner face à un adversaire qui joue l’Europe et qui est champion en titre. Cela peut aussi servir à s’étalonner et devenir une référence sur un match très important. Au lieu de prendre quatre points sur six en jouant à l’extérieur, il serait en l’occurrence bienvenu de confirmer ces bonnes intentions par un résultat favorable à domicile.